Le 18 juin dernier, le GABB 32 a organisé une rencontre bout de champ pour plus de 30 participants, sur la levée des cultures derrière les couverts : cultures semées en direct après roulage, cultures semées après travail du sol ou trèfles semés dans les céréales chez Jean-Christophe Bady, agriculteur biologique à Ansan (32).
La
ferme
Jean-Christophe Bady
est agriculteur bio sur 131 ha de SAU à Ansan dans le Gers. Ses sols sont
majoritairement en argilo-calcaire. Il a fait le choix d’avoir des rotations
longues, et s’intéresse à la complémentarité des cultures : ainsi, il ne
sème quasiment plus que des cultures associées. Il
implante des couverts végétaux (généralement un mélange de nombreuses espèces) dans
un objectif principal d’autonomie en azote et de couverture du sol. Jean-Christophe a réalisé ses
premiers essais de semis direct de cultures en septembre 2012. Il augmente petit à petit la surface semée
en direct sur sa ferme. Cela lui permet entre autre de réduire forment le
nombre de passages et donc la consommation de carburant sur ses parcelles.
La
rencontre « bout de champ »
Une rencontre
« bout de champ » a été organisée le 18 juin dernier chez
Jean-Christophe : il a semé du soja et du sarrasin en direct d’une part,
et avec travail du sol préalable d’autre part.
Dans toutes les
parcelles observées, un couvert végétal
a été semé fin d’été 2013. Il était très développé au moment de la destruction (8
à 10 tonnes de matière sèche /ha). Les semis des cultures d’été ont été
réalisés mi mai 2014.
Soja
et sarrasin semés en direct :
Le couvert végétal a
été roulé avec un rouleau Marqué à l’avant du tracteur et le semis des cultures
a été effectué avec le semoir de semis direct Gaspardo Directa situé à
l’arrière du tracteur. Le soja a été associé avec du carthame en mélange
dans le semoir.
L’avoine présente
dans le couvert s’est relevée et a
refait des graines. Mais elle ne gêne pas trop l’agriculteur à partir du moment
où la concurrence avec la culture est limitée
car le triage est réalisé à la ferme. En fauchant l’avoine, elle repart
tout de même un peu, et refait un épi 15 jours après.
Un important paillage
est présent au sol. Il permet de faire écran par rapport à la levée de
nouvelles adventices et permettra également de maintenir une température
relativement douce au niveau du sol lors des chaleurs de l’été. (observations
déjà réalisées l’an passé sur sarrasin où la parcelle semée en direct souffrait
moins de la chaleur)
Le soja a bien levé. Les conditions
climatiques étaient bonnes après le semis. L’année dernière (printemps particulièrement
humide), Jean-Christophe avait semé du soja en direct mi mai. Il avait plu
après le semis et les graines avaient pourri.
Le sarrasin a plutôt bien levé mais
souffre un peu pour le moment (certains pieds apparaissent rouges). En présence
de trèfle blanc associé (semé dans la céréale précédente), les pieds de
sarrasin se trouvent parfois en dessous du trèfle. Après la visite de parcelle,
il a plu 20 mm et le sarrasin a redémarré.
Soja
et sarrasin semés après travail du sol
Pour la restitution
du couvert (1 mois avant le semis) et la préparation du semis ont été réalisés
deux déchaumages, un passage de cultivateur à ailettes puis un passage de herse
rotative. Le semis a été réalisé avec le semoir Gaspardo.
Le soja est associé à de la caméline.
(semis de la cameline avec un semoir type « accord » à la volée sur
passage d’écrouteuse après le soja). Les cultures de sarrasin et soja ont bien levé. Le liseron semble plus présent dans
la parcelle de soja semée après travail du sol que dans celle semée en direct.
Toutes ces parcelles
sont à suivre dans les mois qui viennent ! (développement puis rendement
et enfin marge brute)
Le
« message » de Jean-Christophe
« Je
réalise de nombreux essais sur ma ferme. J’ai eu des réussites et des échecs.
Je trouve que l’on apprend de ses échecs. On peut aller voir ce que font les
autres agriculteurs pour s’en inspirer mais il est important de faire des
essais sur ses propres parcelles afin de valider ou non un itinéraire. En
effet, les conditions de sol, de pluie etc… chez soi ne sont jamais identiques
à celle du voisin. »
Anne Perrein, GABB 32
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