17 juil. 2014

Diffuser et transférer des techniques de production agroécologiques entre agriculteurs bios et conventionnels

Le 18 juin dernier, le GABB 32 a organisé une rencontre bout de champ pour plus de 30 participants, sur la levée des cultures derrière les couverts : cultures semées en direct après roulage, cultures semées après travail du sol ou trèfles semés dans les céréales chez Jean-Christophe Bady, agriculteur biologique à Ansan (32).

La ferme
Jean-Christophe Bady est agriculteur bio sur 131 ha de SAU à Ansan dans le Gers. Ses sols sont majoritairement en argilo-calcaire. Il a fait le choix d’avoir des rotations longues, et s’intéresse à la complémentarité des cultures : ainsi, il ne sème quasiment plus que des cultures associées. Il implante des couverts végétaux (généralement un mélange de nombreuses espèces) dans un objectif principal d’autonomie en azote et de couverture du sol. Jean-Christophe a réalisé ses premiers essais de semis direct de cultures en septembre 2012. Il augmente petit à petit la surface semée en direct sur sa ferme. Cela lui permet entre autre de réduire forment le nombre de passages et donc la consommation de carburant sur ses parcelles.

La rencontre « bout de champ »
Une rencontre « bout de champ » a été organisée le 18 juin dernier chez Jean-Christophe : il a semé du soja et du sarrasin en direct d’une part, et avec travail du sol préalable d’autre part.
Dans toutes les parcelles observées, un couvert  végétal a été semé fin d’été 2013. Il était très développé au moment de la destruction (8 à 10 tonnes de matière sèche /ha). Les semis des cultures d’été ont été réalisés mi mai 2014.

Soja et sarrasin semés en direct :
Le couvert végétal a été roulé avec un rouleau Marqué à l’avant du tracteur et le semis des cultures a été effectué avec le semoir de semis direct Gaspardo Directa situé à l’arrière du tracteur. Le soja a été associé avec du carthame en mélange dans le semoir.
L’avoine présente dans le couvert  s’est relevée et a refait des graines. Mais elle ne gêne pas trop l’agriculteur à partir du moment où la concurrence avec la culture est limitée  car le triage est réalisé à la ferme. En fauchant l’avoine, elle repart tout de même un peu, et refait un épi 15 jours après.
Un important paillage est présent au sol. Il permet de faire écran par rapport à la levée de nouvelles adventices et permettra également de maintenir une température relativement douce au niveau du sol lors des chaleurs de l’été. (observations déjà réalisées l’an passé sur sarrasin où la parcelle semée en direct souffrait moins de la chaleur)
Le soja a bien levé. Les conditions climatiques étaient bonnes après le semis. L’année dernière (printemps particulièrement humide), Jean-Christophe avait semé du soja en direct mi mai. Il avait plu après le semis et les graines avaient pourri.
Le sarrasin a plutôt bien levé mais souffre un peu pour le moment (certains pieds apparaissent rouges). En présence de trèfle blanc associé (semé dans la céréale précédente), les pieds de sarrasin se trouvent parfois en dessous du trèfle. Après la visite de parcelle, il a plu 20 mm et le sarrasin a redémarré.

Soja et sarrasin semés après travail du sol 
Pour la restitution du couvert (1 mois avant le semis) et la préparation du semis ont été réalisés deux déchaumages, un passage de cultivateur à ailettes puis un passage de herse rotative. Le semis a été réalisé avec le semoir Gaspardo.
Le soja est associé à de la caméline. (semis de la cameline avec un semoir type « accord » à la volée sur passage d’écrouteuse après le soja). Les cultures de sarrasin et soja ont bien levé. Le liseron semble plus présent dans la parcelle de soja semée après travail du sol que dans celle semée en direct.
Toutes ces parcelles sont à suivre dans les mois qui viennent ! (développement puis rendement et enfin marge brute)

Le « message » de Jean-Christophe

« Je réalise de nombreux essais sur ma ferme. J’ai eu des réussites et des échecs. Je trouve que l’on apprend de ses échecs. On peut aller voir ce que font les autres agriculteurs pour s’en inspirer mais il est important de faire des essais sur ses propres parcelles afin de valider ou non un itinéraire. En effet, les conditions de sol, de pluie etc… chez soi ne sont jamais identiques à celle du voisin. »
Anne Perrein, GABB 32

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